Quel itinéraire pour un tour du monde en voilier ?
Naviguer autour du monde :
Guide détaillé de l'itinéraire en catamaran
Le tour du monde en catamaran n’a rien d’un rêve fou : des couples, des familles avec trois ou quatre enfants embarqués en Nautitech 40 ou 46 prouvent en ce moment même que l’aventure est à portée d’étrave.
Parce qu’elle ne présente pas, loin de là, le même degré d’exigence sportive, physique et mentale qu’un Vendée Globe.
Parce qu’il est tout à fait possible, comme l’ont raconté de nombreux navigateurs, de réaliser la grande boucle en voilier sans rencontrer la moindre tempête, voire le plus léger coup de vent.
Simplement des orages ou des grains parfois précédés de bonnes rafales.
Meilleure période pour partir en voilier, guide pratique et conseils
À l’évidence, lorsqu’on explore sur la carte la meilleure route possible autour du monde en catamaran à voile, la première question qui se pose, outre celle du budget, n’est pas tant où aller, mais quand partir pour ce voyage d’une vie ? Ce qui conduit tout naturellement à un préalable : de combien de temps dispose-t-on ?
Embarquée sur leur catamaran Nautitech 46 Open Kumbaya, la famille Dolley était partie pour un voyage de trois années. Elle en mettra quatre. Ainsi, même s’il est toujours possible de lutter contre le chronomètre, comme on n’est pas exactement lancé dans un Trophée Jules Verne ni dans un record du monde, mieux vaut compter large en voilier même si on ne part pas pour une croisière : trois ans constituent une durée raisonnable, nous verrons pourquoi.
Itinéraire et Vent : Comprendre les Alizés pour Votre Voyage
Autre évidence, le meilleur itinéraire autour du monde en catamaran est celui où le vent souffle toujours dans la bonne direction, autant dire celle vers laquelle on se dirige. Avec la mer de l’arrière. Poussés par les vagues et le vent, les catas sont faits pour abattre leurs 160 à 200 milles par vingt-quatre heures en moyenne. Or, la nature étant bien faite, cette route existe, c’est celle des alizés. Dans les deux hémisphères, des anticyclones ont la bonne idée de se prélasser entre les tropiques et les latitudes moyennes.
COMMENT FONCTIONNENT LES VENTS DES HÉMISPHÈRES ?
Dans l’hémisphère nord, les vents tournent dans le sens des aiguilles d’une montre autour de ces bulles de haute pression, et en sens inverse dans l’hémisphère sud. Si bien qu’en suivant une route au sud des anticyclones dans l’hémisphère nord et au nord de ceux-ci dans l’hémisphère sud, on est assuré de bénéficier de cette merveilleuse trouvaille de la nature que sont les alizés, un véritable itinéraire tout tracé.
Comme les îles Atlantiques se trouvent en plein dans les alizés de l’hémisphère nord et que les îles Pacifique et Indienne se trouvent dans ceux du sud, l’aspirant circumnavigateur se dit qu’il n’y a plus qu’à partir et à se laisser porter, lui et son voilier, par les vents chauds et réguliers que les Anglosaxons baptisent « trade winds », ou vent du commerce.
L’importance de la météo dans la planification
Il ne resterait plus alors qu’à entrer dans le détail de la plus idyllique des routes autour du monde en catamaran pour un voyage dont on se souviendra toute sa vie.
Mais ce n’est pas si simple. Certes, les régions tropicales ne connaissent pas l’hiver. Mais elles subissent en été de méchantes perturbations nommées ouragans, cyclones ou typhons selon la région où ces redoutables tourbillons sévissent.
Et chacun sait que l’été dans l’hémisphère nord correspond à l’hiver dans le sud et vice-versa. Ce qui conduit les candidats au tour du monde en catamaran à bâtir une route qui, bien plus qu’un simple choix de date de départ et d’arrivée, évite tout simplement la saison des cyclones dans les deux hémisphères. Ou du moins qui écarte l’éventualité de traverser un océan durant cette période mal famée.
Nous voici maintenant face au choix des dates, du parcours et des destinations. C’est le moment où l’on rêve… en gardant les pieds bien stables sur le pont !
La traversée idéale de l’Atlantique pour un tour du monde en voilier
De La Rochelle aux Canaries : Début du Voyage
Quittons donc La Rochelle et la France à l’été. Notre Nautitech est fin prêt, l’équipage s’est amariné au cours de sorties de week-end ou de petites vacances. On met le cap au 240° pour quitter le Golfe de Gascogne sans trop tarder. Ce n’est pas qu’il soit hostile l’été, bien au contraire, même si une dépression orageuse peut parfois lui donner mauvaise mine. C’est que parfois, la mer n’y est pas très agréable : la houle atlantique rebondit sur les bords de ce pot de chambre et produit souvent une sorte de clapot désordonné qui bouscule les coques des bateaux et l’équipage
Quand faire la traversée de l’Atlantique en voilier ?
Autant choisir son moment en examinant les cartes de houle.
Si pour les meilleures raisons du monde, on ne peut partir en juillet ou août, ne nous attardons pas trop en début d’automne. Un départ fin septembre ou début octobre reste évidemment fort possible, mais on se méfiera alors de l’escale à La Corogne, dans le coin nord-ouest de la péninsule ibérique. On peut s’y trouver coincé des journées entières par les premières grosses dépressions automnales.
Mieux vaut alors viser directement Cascais, à l'ouverture du Tage, que l’on atteint en cinq jours en moyenne depuis La Rochelle. Au passage, on double le Cap Finisterre, notre Cap Horn à nous, et voiles poussées par « l’alizé portugais », on descend vers le pays bleu et vers Lisbonne, superbe capitale qui offre tout ce qu’il faut pour préparer la prochaine étape de son itinéraire, les Canaries.
L’été, la traversée de six-cent milles (compter quatre jours ou moins) vers Graciosa ou Lanzarote permet de s’accoutumer au grand large sans risquer de pièges météo, ce qui n’est pas toujours le cas en automne. Le mouillage à Graciosa en fin de traversée offre une transition délicieuse avant de se rendre dans l’une des trois belles marinas de Lanzarote pour préparer le parcours de la traversée suivante.
Des canaries vers la marina du marin, première escale du périple
Laquelle se fera cette fois à partir de novembre, en espérant que l’alizé aura bien voulu s’établir, ce qui n’est pas toujours le cas en cette saison.
Si le planning est un peu serré et l’itinéraire plus flexible, on se lancera directement dans la traversée vers les Antilles. Le mieux, avec un catamaran Nautitech, est de viser le sud de la Martinique distante d’un peu moins de 3 000 milles, que l’on atteindra en quinze-vingt jours en voilier en moyenne. Le mouillage de Sainte-Anne, en fin de traversée, offre une transition magique, bateau immobile, eaux calmes, avant de rallier la marina du Marin, où l’agent Nautitech local pourra réviser le catamaran, voire réparer les petits bobos de la traversée.
Cap vers Dakar, explorez une Afrique captivante
En revanche, si l’on a l’éternité devant soi ou presque, quitter Lanzarote pour une traversée -parfois non exempte de calmes- d’un millier de milles vers les îles du Cap Vert ou Dakar présente plusieurs avantages. Dans le premier cas, en visant Mindelo, en face de l’envoûtante Sant Antao, au nord-ouest de l’archipel, on poursuit l’apprentissage/accoutumance du grand large, avec une traversée en gros deux fois plus longue que la précédente. Puis on s’immerge dans la mélodie capverdienne, faite de sourires, de musique et de fortes traditions.
Naviguer et mettre le cap sur Dakar et ce pays incroyable qu’est le Sénégal, c’est rencontrer une Afrique incroyablement vivante puis se donner la possibilité de remonter le Sine Saloum, à une journée de mer, où le faible tirant d’eau du catamaran autorisera des explorations merveilleuses au pays des Lions de la Teranga.
Quitter l’Afrique pour rejoindre l’Amérique
Un nouveau choix s’ouvre ensuite : soit mettre le cap au 220° pour la plus courte possible des traversées de l’Atlantique -1650 milles environ- vers la marina de Jacaré au Brésil, entre Recife et Natal, avec franchissement du Pot-au-Noir, et de l’Équateur, ce qui peut prendre jusqu’à deux semaines en moyenne, soit naviguer vers la Guyane, ce qui allonge la traversée de 600 milles (quatre jours environ) au cap 255° mais donne accès à un morceau de France équatoriale, des îles du Salut au site de Kourou, avec un peu plus au nord la remontée possible du Maroni. Le catamaran s’y révèle une fois de plus parfaitement adapté.
À noter qu’on peut réserver cette visite sud-américaine au retour, si l’on a décidé de passer Le Cap, au sud de l’Afrique, plutôt que par le Canal de Suez… À noter aussi que Cayenne se situant par 4°52 Nord, on rencontrera une météo équatoriale dans ces parages (voire un bout de Pot-au-Noir), synonyme de temps lourd, très humide et peu venté.
La bonne nouvelle, comme l’objectif suivant est de remonter vers les Caraïbes, c’est que si l’alizé est paresseux aussi bas en latitude, une branche du courant nord-équatorial porte au nord-est vers les Antilles et que sa vitesse peut atteindre deux nœuds.
Des Antilles au Panama, étape incontournable du voyage
On monte ainsi jusqu’à l’île de la Grenade, une perle méconnue des Antilles que certains jugent la plus belle de toutes. On peut y préparer sa traversée en voilier vers Panama, au large de l’Amérique centrale en allant mouiller au préalable dans les Grenadines (qui dépendent de Saint-Vincent) puis en visitant au passage les îles ABC néerlandaises (Aruba, Bonnaire, Curaçao), dépaysement garanti, puis la superbe Carthagène en Colombie, le merveilleux archipel des San Blas, et enfin la marina de Shelter Bay, en face de Colon au Panama, d’où l’on aura tout le temps et les ressources pour préparer le bateau et l’équipage à la traversée du Canal.
L’itinéraire idéal à travers le Pacifique
Explorer les mythiques Galapagos, un lieu emblématique de l’Amérique du sud
Une fois franchi ce drôle d’ascenseur à cargos, on ne traînera pas trop du côté de Panama City, on préférera préparer la traversée et le parcours vers les Galapagos (prendre en compte les lourdes -et chères- procédures administratives indispensables pour y entrer) dans l’archipel des Perlas par exemple.
Les 850 milles de traversée vers les mythiques Galapagos (cap au 232°), véritable pays des merveilles au large de l’Equateur, peuvent s’effectuer très rapidement, en moins d’une semaine, en particulier durant la période favorable, soit de février à mai. Cependant, il est possible d’y rencontrer des vents contraires qui obligent à louvoyer et donc à rallonger sérieusement la route dans les eaux d’Amérique du Sud. Ne pas oublier que les courants peuvent également compliquer cette traversée inaugurale des eaux pacifiques.
L’entrée dans cet archipel, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, ne peut se faire que dans l’île principale de San Cristobal. Ne pas oublier que si on ne désire pas effectuer de visite -payante- de l’archipel, la durée de l’escale du bateau est limitée à 72 heures, ce qui est suffisant pour assurer les pleins de vivres et d’eau avant la première grande traversée du Pacifique, mais évidemment dommage compte tenu de la richesse de ces îles magnifiques.
Cap vers une destination de rêve : Tahiti
L’étape suivante, vers les Marquises, est à peu près aussi longue que la traversée Canaries-Antilles (un peu moins de 3 000 milles environ au cap 258°). Avec une différence importante : dans le Pacifique, l’alizé souffle en général moins fort qu’en Atlantique. D’autant qu’on part de l’équateur, sur lequel se trouvent les Galapagos, et qu’on ne descend qu’à 9° Sud, ce qui signifie que l’alizé de sud-est est parfois mal établi. Compter une vingtaine de jours en moyenne en voilier pour ce tronçon constitue donc une approche raisonnable sinon conservatrice du parcours idéal.
Le chanteur Jacques Brel a montré que l’on pouvait passer sa vie aux Marquises. Les tourdumondistes ont d’autres pays et d’autres îles à voir. Néanmoins, beaucoup seront surpris de découvrir que, depuis le début de la navigation sur le Pacifique, les oiseaux du large se retrouvent souvent d’île en île. Pour la bonne raison que l’alternance des saisons conditionne les moments de traversée en bateau.
Ainsi, la meilleure période pour rallier Tahiti depuis les Marquises s’étend, elle, d’avril à juin. Longue de 800 milles environ, la route coupe au passage l’archipel des Tuamotu, à trois jours de mer de Hiva Hoa environ (520 milles au 235°). Longtemps redoutée des navigateurs, la traversée de ces atolls et récifs sur lesquels déferle la grande houle du Pacifique n’est pas devenue une formalité avec le GPS – les passes d’entrée restent parfois délicates à négocier en voilier- mais presque. Coincés par le confinement à bord de leur catamaran Nautitech 40 Open, les Laudet ont passé un mois entier dans ce paradis, sans connaître une seconde d’ennui…
Poursuite du tour du monde vers l’archipel Fidji
Tahiti, Moorea, Bora Bora, la séduction des îles de la Société ne se dément pas et n’a guère besoin de publicité. Là encore, un tour du monde en catamaran ne peut s’y contenter d’un simple « pit stop » de Formule Un. Il faut donc s’y autoriser quelques semaines voire quelques mois tout en gardant en tête la suite du voyage et en se donnant une date de départ. La meilleure saison pour continuer sa navigation vers les Fidji, la Nouvelle Calédonie et éventuellement la Nouvelle Zélande (comme Kumbaya), se situe de juin à octobre. Ce qui signifie qu’il est possible d’atteindre les antipodes, soit en gros la moitié du voyage en distance, en une grosse année à la voile. À condition de ne jamais traîner. Mais là encore il n’est pas question de battre un record.
Car à propos de distance, justement, on réalise à ce moment du voyage que le Pacifique est très grand. L’archipel des Fidji se trouve dans l’ouest de Tahiti à 1800 milles, soit à deux petites semaines voire dix à quinze jours de navigation en catamaran. De là, on pourra descendre, cap au 246°, vers la Nouvelle Calédonie (650 milles au 245°) et son lagon légendaire. Puis mettre le cap – pour la première fois depuis le départ- dans l’est du sud (au 150° exactement) pour rallier Auckland (à 950 milles) en Nouvelle Zélande. Est-il besoin de préciser que ces archipels, -Fidji, Nouvelle Calédonie, Nouvelle-Zélande- méritent chacun d’y passer des semaines ?
Dernière étape de la traversée de l’océan Pacifique, destination l’Australie
La question mérite néanmoins un examen minutieux des dates de suite du voyage et des itinéraires de navigation. Parce que le meilleur itinéraire pour la suite du tour du monde suggère de naviguer en remontant vers le détroit de Torres, entre Australie et Nouvelle Guinée. Or, là encore, la meilleure période pour quitter le Pacifique, franchir Torres, avant de s’arrêter à Darwin au nord de l’Australie pour viser Bali et éventuellement l’Indonésie, est aussi de juillet à octobre. Comme le détroit est à près de 2 500 milles d’Auckland, il faut encore compter raisonnablement au moins quinze jours de traversée. Et garder en tête que la saison des cyclones commence en décembre, novembre étant déjà jugé « tard en saison ». Or qui, avec du temps devant soi en bateau, aurait envie de zapper Sydney (à 1300 milles environ au 277°) et la Grande Barrière longue de centaines de milles (il y a encore 1 500 milles à faire cap au nord jusqu’au détroit) ? Bref, s’arrêter en Nouvelle Calédonie, en Nouvelle Zélande ou en Australie pour plusieurs semaines, voire plusieurs mois n’est pas une option à écarter à ce stade du voyage.
Itinéraire idéal à travers l’Océan Indien
Choix de Route en voilier : vers le Nord ou le Sud ?
Une fois aux portes de l’océan Indien se pose un nouveau choix, éventuellement cornélien. Vaut-il mieux viser un parcours à la sortie par le nord, autant dire la mer Rouge et le Canal de Suez, puis la Méditerranée et ses trésors, ou par le sud, avec l’Afrique du Sud et l’Atlantique sud à la clé ?
Passer par la route du nord, un périple périlleux
Le choix du nord permet de visiter des destinations fabuleuses : le Sri Lanka et/ou les Maldives, à 2 500 milles de Bali, cap au 286°, puis en redescendant cap au 250°, les Seychelles, à 1200 milles des Maldives, avant de remonter vers le Golfe d’Aden puis d’attaquer les 1 200 milles d’une mer Rouge au système météo parfois compliqué. Ce dernier tronçon n’est pas anodin en termes de sécurité. Même si les attaques de pirates se sont raréfiées, elles n’ont pas disparu. Franchir le Golfe d’Aden en convoi de bateaux impose de nombreuses contraintes, en termes de vitesse au moteur en particulier. Mieux vaut collecter le maximum d’informations avant d’opter pour cette solution.
Quand traverser l’océan Indien par le nord ?
Quant à la saison idéale pour traverser à la voile l’océan Indien dans son nord, elle se situe en théorie de novembre à avril.
Sachant qu’aux Seychelles, par exemple, l’alizé de sud-est souffle de mai à octobre alors que les vents dominants soufflent… du nord-ouest de décembre à avril, on approche un peu du casse-tête. Sur le papier du moins, car les intersaisons seychelloises -octobre-novembre et avril-mai- promettent des vents réguliers de 10 à 15 nœuds en moyenne et des météos clémentes. Encore faut-il garder en tête qu’au sud, la période des cyclones qui peuvent menacer l’île Maurice, la Réunion et Madagascar commence vers le 15 décembre…
Bref, ce qui ressemblait à une route évidente et paisible dans le Pacifique, se complique un peu dans Océan l’Indien. C’est la raison pour laquelle prévoir d’étaler son tour du monde sur trois années en voilier est une bonne idée, tant pour le multicoque que pour l’équipage.
Opter pour une traversée par le sud
On peut alors viser Maurice, la Réunion puis l’Afrique du Sud (avec un détour éventuel par Madagascar) au meilleur moment, c’est-à-dire de juin à octobre. Depuis Bali, la route passe par l’île Christmas à moins de 600 milles (cap au 260°), puis par l’archipel des Cocos Keelings (en gros à nouveau même distance et même cap). Ensuite, compter 2 250 milles jusqu’à Maurice (toujours au même cap), voisine de la Réunion (100 milles).
Le Cap se trouve ensuite à 2 200 milles, mais il peut être sage de prévoir une route alternative vers Durban (1 500 milles) et/ou Port Elizabeth (1 800 milles). C’est sans doute le moment le plus délicat du tour du monde en multicoque. Les eaux sud-africaines, balayées par de puissants courants, tel celui des Aiguilles, et des contrastes de masses d’air importants, entre l’air chaud d’Afrique et glacial de l’Antarctique, sont parfois très agitées. C’est bien pourquoi la sagesse recommande de prendre tout son temps. Qui ne sera pas du temps perdu. Accostez votre bateau, car en dépit de ses difficultés, l’Afrique du Sud compte parmi les pays les plus beaux et les plus attachants du monde. Car il n’y a pas de record à établir, seulement de magnifiques souvenirs à se construire.
De Sainte-Hélène à la Rochelle, le retour parfait en passant par l’Atlantique
Il sera temps ensuite, vers le début janvier, de se remettre en route et de reprendre la navigation à travers l’Atlantique sud. Sainte Hélène se trouve à 1 500 milles du Cap (cap au 310°), soit une grosse semaine en catamaran, poussé par un alizé de sud-est plus régulier que son cousin de l’hémisphère nord. Après cette escale historique, la route logique, pour éviter d’avoir à remonter l’alizé de nord-est au près serré -ce qui n’est pas une bonne idée en catamaran- cette route passe donc à nouveau par les Caraïbes, avec en option de nouvelles escales au Brésil -une remontée de l’Amazone ? Un catamaran y est adapté- et en Guyane. Puis retour aux Antilles, remontée jusqu’à Antigua et Barbuda, et au mois de mai, traversée directe vers les Açores. La route au 54° longue de 2 100 milles jusqu’à Horta, dans l’île de Faial aux Açores, est désormais préférée à celle qui opère un détour par les Bermudes, quitte à embarquer des bidons de gazole supplémentaires dans son multicoque pour traverser la bulle anticyclonique située en plein sur la route. De l’autre côté des hautes pressions, on retrouve les vents d’ouest jusqu’à l’archipel portugais. Il reste alors 1 300 milles à couvrir pour retrouver la France et La Rochelle au tout début de l’été, tour du monde bouclé, trois années vécues pleinement et des millions d’histoires à raconter !