Les belles histoires d'EL Gaucho
Et si nous faisions le tour du monde ?
Silvina et Jacques sont partis autour du monde à bord de leur Nautitech 40 Open El Gaucho. Avec une expérience limitée, une vraie modestie et une étonnante audace
Le parfait équilibre entre performance et vie à bord pour naviguer autour du monde.
"Nous avons su en un clin d’œil que ce bateau était fait pour nous."
Mouillage aux
Tobago Cays
« Et si nous faisions le tour du monde ? »
Ils se sont regardés, ils ont décelé dans l’œil de l’autre cette petite flamme qu’ils connaissent si bien. Et ils ont su qu’ils le feraient.
Un coup de baguette magique et les voilà au mouillage aux Tobago Cays à bord de El Gaucho, leur Nautitech 40 flambant neuf. Ils nagent au milieu des raies et des tortues sous le regard des frégates. Le lagon est quasi désert, pandémie oblige. En temps normal, le mouillage enchanteur des Grenadines frôle la thrombose.
Le soir sous les étoiles, ils se disent qu’ils ont eu raison de ne pas attendre.
Sauf qu’il n’y a pas eu de baguette magique, juste une énergie farouche pour rejoindre le but fixé. On dirait que ces deux-là n’ont qu’une idée dans la vie : contredire le proverbe « Les gens heureux n’ont pas d’histoire ».
Silvina et Jacques sont des gens heureux avec un sac marin d’histoires aux dimensions d’une soute à voile.
Ce couple pressé n’hésite guère dès qu’il se fixe un nouveau défi. Pilotage d’avions de tourisme, parapente, parachutisme, kitesurf ? On essaye ? En un éclair, les voilà jetés dans un univers inconnu où il ne reste qu’un minuscule détail à régler : tout à apprendre.
Un tour du monde sur un coup de tête
Étonnez-vous qu’ils aient décidé, littéralement en une seconde, de partir autour du monde à la voile. C’est que chez Jacques et Silvina, les coups de tête sont des défis à relever sans procrastiner.
En l’occurrence, sans se cacher derrière le prétexte d’une pandémie qui bouleverse la vie économique et produit à la chaîne interdictions de voyage, tests obligatoires et quarantaines généralisées. Il suffit d’ajouter ces paramètres aux éléments d’une équation déjà bien complexe puisqu’elle intègre la découverte du large, la formation à la croisière, l’apprentissage de la navigation en couple, la sélection du bateau idéal, son financement, sa prise en main, et tout le fatras administratif lié au grand départ.
Le tout en factorisant un compte-à-rebours inexorable : l’inscription du voyage dans le rythme des saisons.
Ajouter les permis hauturiers, les formations en mécanique, électricité, plomberie, matelotage, secourisme, survie et l’on en oublie.
Et appliquer le résultat au terme d’à peine huit mois d’activité frénétique !
Jacques et Silvina sont venus à bout de tout cela. Ils donnent une impression irrésistible de facilité où, le possible étant déjà fait, l’impossible est en cours. Le tout dans une bonne humeur permanente avec une conviction solidement ancrée : on ne sait rien, mais on va apprendre. Et quand on aura appris, on ne fera pas comme si on savait tout.
Donc, pour les miracles, attendre cinq minutes. A-t-on oublié de préciser que nos deux optimistes se sont mariés après avoir vécu d’autres vies ? Si bien qu’ils comptent neuf enfants à eux deux et des petits enfants présents et à venir, cela va sans dire. Aussi leur tour du monde inclut-il des retours à la maison pour cause de naissances ou mariages.
On dirait qu’ils se promènent au-dessus des nids de Covid, de contrôle et de contraintes. « Vous savez, il traîne beaucoup d’idées fausses sur ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Il ne faut pas croire les rumeurs. Il faut contacter directement les autorités des pays où l’on souhaite s’arrêter. Et s’adapter. »
Naviguer sous quarantaine
A Saint Vincent, aux Caraïbes, les dites autorités leur imposent une quarantaine de dix jours, au mouillage, avec interdiction de mettre pied à terre. Parfait. Quelle meilleure occasion pour se gaver de natation, snorkeling, paddle, puzzles et bains de soleil ?
Mais n’allez pas croire que le tour du monde à la voile les hante depuis leur plus tendre enfance.
Au contraire, leurs trajectoires menaçaient même de diverger. Silvina, qui est moitié belge et moitié argentine, rêvait de traverser l’Atlantique. Quant à Jacques, ce fana de montagne ne songeait qu’à conquérir l’inutile.
Ses rares expériences de voile l’avaient surtout convaincu qu’il n’était pas taillé pour la haute mer. « Enfant, j’avais bien fait un peu de Laser. Mais le large me faisait peur. Je me sentais minuscule face à l’océan. En haute montagne, quand le mauvais temps arrive, il suffit de redescendre dans la vallée. » Mais Jacques n’est pas buté. Il a accepté la suggestion de Silvina de suivre un stage aux Glénans. Pour voir. « Et là, se félicite Silvina, j’ai assisté à la transformation de Jacques.
En fait, depuis trois ou quatre étés, un ami nous invitait à caboter entre Corse et Sardaigne. Il nous apprenait bien les premiers rudiments. Mais rien à voir avec une vraie formation. D’où nos quinze jours aux Glénans, à Paimpol, dont une semaine de croisière à bord d’un 36 pieds. » Leur skipper était aussi pédagogue que chaleureux. Nos deux parachutistes ont « énormément apprécié leur initiation. »
Ensuite ? Tout est allé très vite. En février 2020, les deux aventuriers ont rejoint la fille de Silvina et son mari aux Iles Vierges britanniques. Depuis trois ans, ce jeune couple était lui-même en grand voyage sur un 40 pieds. « Avec eux, nous avons compris qu’il est possible d’aller loin en partant pratiquement de zéro. Nous avons passé une semaine en leur compagnie. Puis une semaine sur un catamaran de course croisière. » Et ils ont osé : ils ont loué un 40 pieds monocoque à Tortola.
C’était la première fois qu’ils se risquaient sur l’eau tous les deux seuls. Certes, la petite mer protégée des Vierges offrait un plan d’eau d’apprentissage idéal. Mais une traversée musclée vers l’atoll d’Anegada leur avait permis de réaliser qu’ils étaient capables de maîtriser un voilier dans un alizé de force 6. Ce fut une révélation.
Sortir de sa zone
de confort
En un éclair, ils se sont mis à rêver à quelque chose de beaucoup plus fort : le tour du monde ! « Quand nous nous sommes mis au parachutisme sportif, Silvina avait 48 ans ! Nous pratiquions le parapente depuis trois ans. Nous nous sommes dit qu’il fallait que nous sortions de notre zone de confort. Là, c’était pareil. » Mais pour « sortir de leur zone de confort » sur le grand océan, il fallait évidemment un voilier.
Le catamaran s’est imposé d’emblée. Pour vivre à bord à plein temps, ils estimaient qu’une bonne stabilité, du volume et des équipements garantissant une autonomie totale étaient nécessaires. « On savait bien que nous n’étions pas de grands marins. Pour des gens comme nous et pour un programme de circumnavigation, le cata n’a que des avantages. »
Restait un minuscule détail : rentrés en Belgique fin février 2020, ils entendaient s’élancer dès l’automne ! En partant littéralement de zéro. Ils n’avaient guère eu le loisir de traîner pour sélectionner le modèle idéal. 40 pieds leur semblaient la bonne longueur, compte tenu de leurs connaissances. Heureuse coïncidence, aux Iles Vierges, ils avaient rencontré un Allemand qui avait passé la production mondiale au crible de 80 critères ! Pour lui, le Nautitech 46 cochait toutes les cases… « Mais il était un peu grand pour nous. Et nous ne savions même pas à quoi il ressemblait. »
Sur le chemin du retour, ils avaient contacté le concessionnaire Nautitech de Martinique et visité un 40 Open. « Tant l’accueil que nous avons reçu que le bateau nous ont conquis. Les gens de Néomarine étaient aussi francs que compétents. Et nous avons su en un clin d’œil que ce bateau était fait pour nous. Nous nous sommes dit que l’idéal serait de le commander en 2021. » Mais le Covid et le confinement belge ont tout accéléré. Il fallait partir. Vite.
Tenir les délais
Début mars, ils contactent l’antenne du concessionnaire à La Rochelle, découvrent le chantier Nautitech à Rochefort et élaborent un planning. Ils visaient une livraison le 15 septembre. Pour un départ vers les Antilles, première grande étape d’une circumnavigation, avant les tempêtes d’hiver du Golfe de Gascogne. Si Nautitech ne pouvait tenir les délais, ils préféraient repousser l’affaire de douze mois.
Jacques : « J’ai été chef d’entreprise. Je pensais connaître à peu près toutes les contraintes de l’opération : santé du chantier en pleine pandémie, retards d’approvisionnement, complications bancaires etc. Mais tout s’est enchaîné comme dans un rêve. Nous avons signé début mai. Et le chantier a réussi le tour de force de tenir les délais.L’équipe du concessionnaire nous a merveilleusement accompagnés. Ces gens savent suggérer les options adaptées au projet du client. Leurs conseils en matière de financement ou d’assurance sont très précieux. Imaginez que nous n’avions jamais assuré un bateau et nous commencions par un tour du monde… Enfin, il est très rassurant de savoir que l’agent Nautitech est présent tant à La Rochelle qu’en Martinique. Nous retrouverions ses techniciens après la traversée de l’Atlantique et ils pourraient réviser le bateau. De surcroit, les réseaux sociaux fournissent une mine d’informations. Nous sommes entrés en contact avec des propriétaires de Nautitech, en particulier le Canadien Martin D’Amours ou la famille du 46 de Kumbaya, qui nous ont donné d’excellentes recommandations. »
Le 15 septembre
est déjà là.
Le cœur battant, ils découvrent « leur » Nautitech 40 Open qu’ils ont baptisé « El Gaucho ».
Après 48 heures de mise en main et mille informations à mémoriser, après une brève sortie au moteur, les choses sérieuses commencent : il leur faut se lancer tous les deux seuls, en Baie de La Rochelle. Le vent souffle autour de 25-30 nœuds. Beaucoup auraient renoncé. Pas eux. Quelques heures plus tard, ils reviennent aux Minimes euphoriques, forts de deux certitudes : dans la forte brise, leur cata reste facile et gérable.
Et eux-mêmes ont assuré… « C’est l’un des avantages du parachutisme : on apprend à ne pas paniquer. »
Trois semaines plus tard, les voilà déjà en route vers Porto, qu’ils atteignent en trois jours, en compagnie de leur ami Gilles, le skipper de leurs sauts de puce en Corse et Sardaigne. Le Golfe de Gascogne ? Leur découverte du large ? La nuit ? Leurs sourires en disent plus qu’un long discours. « Ce qui est frappant, c’est d’avancer dans le noir complet. C’est un acte de foi.
On assure la veille depuis le carré, on est parfaitement à l’abri. Et si l’on veut barrer aux étoiles, il n’y a qu’à prendre la barre et se régaler. » Ils découvrent la joie intense d’arriver à la voile dans un port inconnu, le plaisir toujours renouvelé de n’avancer qu’avec le vent. Après un « pit stop » à Lisbonne, où Gilles débarque, le couple rejoint Portimao. Pour sauter en parachute, naturellement. Et pour admirer El Gaucho depuis le ciel…
La traversée vers
les Canaries
Vient ensuite la première étape atlantique : la traversée vers les Canaries, tous les deux seuls.
« Ce furent quatre jours extraordinaires, s’émerveille Silvina. Les quarts de nuit, quand il faut gérer le bateau, ne pas réveiller Jacques pour un oui ou pour un non, se débrouiller comme une solitaire... »
Ils ne peuvent s’empêcher de régater contre un monocoque parti du Portugal en même temps qu’eux et se réjouissent doucement lorsque leur ancre plonge dans l’eau calme du mouillage de Graciosa. Le monocoque est encore à quinze mille de l’île…
Seule alerte de la traversée : un cargo a surgi à 800 mètres derrière eux. Ils ne l’avaient pas repéré à l’AIS.
Ils visitent Lanzarote, Fuerteventura, Gran Canaria, la Gomera, Ténériffe. Les voilà en route pour dix-sept jours de traversée de l’Atlantique. Deux amis les ont rejoints. Tout est magique : la paix du grand large, le grain de 3 heures du matin qui allume un feu d’artifice sur l’écran radar avant de les mitrailler en pleine prise de ris, les pêches miraculeuses, les surfs sur la houle croisée, le ciel infini et les cumulus de l’alizé, le gennaker qu’il faut lainer comme un spi de compétition parce qu’il a joué les filles de l’air…
Au milieu de l’Atlantique, ils retrouvent par hasard un sistership rencontré dans les îles. « On s’est battus comme des lions pour arriver avant lui. » Quelle surprise ! Leur route plutôt nord est la bonne. Et puis un matin, les collines émeraude de la Martinique sortent de l’horizon…
Ils ont des millions d’histoires à raconter
Ils mouillent à Sainte Anne, écoutent le silence. Et se jettent à l’eau tous les quatre pour le bain dont ils rêvaient depuis plus de deux semaines.
Jacques et Silvina enchaînent sans tarder avec un cabotage en couple à travers les Grenadines désertes. Puis avec un retour assez rugueux vers la Martinique, où ils préparent la suite de l’aventure vers les Bahamas. Leur tour du monde ne fait que commencer. Ils ont des millions d’histoires à raconter.
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