Le Voyage de Kumbaya
S’ils avaient écouté les marins de salon nautique et les cap-horniers de yacht clubs, ils ne seraient jamais partis.
Pendant dix ans, Juliette et Hubert ont préparé leur grand voyage.
Ils sont partis autour du monde avec leurs quatre enfants à bord de leur Nautitech 46 Open.
Une démarche exemplaire.
"le bateau est solide, bon marcheur, confortable, facile à manœuvrer, intelligemment aménagé"
10 ans pour construire
leur projet
« Comment ? Vous partez ? Autour du monde ? Cinq jours à peine après avoir pris livraison de votre Nautitech 46 ? Et vous allez traverser le Golfe de Gascogne en automne ? Avec quatre enfants ? Mais c’est de l’inconscience !»
S’ils avaient écouté les marins de salon nautique et les cap-horniers de yacht clubs, ils ne seraient jamais partis. Mais Juliette et Hubert n’étaient ni inconscients, ni incompétents. Ils ont quitté la Rochelle en octobre 2020, cap sur le grand océan. Cela faisait plus de dix ans qu’ils construisaient leur grande boucle brique par brique, elle infirmière en disponibilité, lui gestionnaire de patrimoine en années sabbatiques.
Ils racontent leur histoire depuis le carré de Kumbaya. Leur Nautitech 46 Open est devenu une sorte de référence dans la communauté des candidats au grand départ en catamaran. Parce que leur voyage -ou leur voie- est emblématique. Même si ce couple de quadras ne se voit pas du tout comme un exemple du tour du monde à la portée de tous.
Pourtant, la voie tracée par cette jeune et grande famille a tout pour inspirer.
Elle a déjà derrière elle un sillage de rêve : Cascais devant Lisbonne, Graciosa aux Canaries, Sal et Mindelo au Cap Vert, Saint-Laurent du Maroni en Guyane, La Martinique, Panama, les Galapagos, les Marquises, les Gambier, les Tuamotus, Tahiti et Moorea… Tandis qu’ils reviennent sur un sillage de deux années, déjà long de 21 500 milles, Kumbaya se balance doucement, au mouillage dans une baie des Yasawas. C’est un chapelet d’îlots planté au nord des îles Fidji. Ils attendent la bonne fenêtre météo pour descendre en Nouvelle Zélande.
Une histoire
de marins
En deux ans, ils ont donc atteint les antipodes.
Ils partaient pour trois années, ils pensent maintenant que leur « petite croisière » pourrait durer une année de plus.
Tout a commencé par cette idée qui éclate dans leur tête comme une fleur de feu d’artifice.
Ils venaient de découvrir la navigation en voilier habitable, ils revenaient d’un stage aux Glénans.
« Et si nous faisions le tour du monde ? »
Combien ont formulé ce rêve sans jamais l’extraire de la case idées folles ?
Ce n’est pas leur genre, à ces deux-là. Elle est fille d’officier de marine mais n’avait pas beaucoup navigué avant de rencontrer Hubert. Quelques semaines d’école de voile l’été, des petits cabotages en Grèce ou en Corse à bord de voiliers de location, menés par des skippers professionnels. Bref pas de quoi se prendre pour Isabelle Autissier ou Samantha Davies.
Enfant, Hubert passait ses vacances en Bretagne nord. « Il fallait bien nous occuper. Les parents nous ont mis à la voile. L’Optimist à huit ou neuf ans, les dériveurs en double ensuite. Mais je n’avais jamais fait d’habitable avant de rencontrer Juliette. »
Le premier stage aux Glénans leur ouvre des horizons, au sens propre comme au figuré. Après leur éblouissement initial, l’idée du tour du monde commence doucement à mûrir. Juliette revient aux Glénans et franchit les niveaux un à un jusqu’au monitorat. Huber multiplie les expériences.
Ils se marient, partent en coopération au Cameroun. Cette année africaine les marque profondément. A leur retour, ils veulent un projet de vie différent. C’était il y a dix ans. Ils décident déjà d’une date de départ. Comme une balise, une obligation peut-être. Ils ont un premier enfant, une fille. Ils en veulent quatre, peut-être cinq. Ils ont identifié le bon moment : quand l’ainée aura douze ou treize ans et le ou la plus jeune pas moins de trois ans. Ils se disent avec raison que les grands, les grandes en l’occurrence, s’occuperont des plus jeunes et que tous inventeront une vie entre eux. « On avait vu juste, disent-ils, avec leur façon inimitable de reprendre à la volée la phrase que l’autre vient de terminer. Quand on subit un coup dur, on sait que les grandes prennent bien en charge les petits. Cette entraide au sein du cocon familial fonctionne parfaitement. Elle libère l’esprit des parents et responsabilise les enfants. »
Quand ils ont osé parler de leur projet, leur famille et leurs proches ont tout de suite compris qu’ils n’avaient pas affaire à des velléitaires. Hubert aurait pu changer deux ou trois fois d’entreprise. Il s’est accroché parce qu’il savait que sa boîte offrait la possibilité de cumuler deux, voire trois, années sabbatiques. Avec la garantie de retrouver son job au retour. Juliette s’investissait dans le dur métier d’infirmière d’état, où l’une des compensations consiste à pouvoir demander une mise en disponibilité.
Le choix
du bateau
Dossier primordial : le choix du bateau. Du meilleur voilier possible pour voyager loin en famille. « Nous avons retenu le catamaran pour des raisons de raison, reconnaît Hubert. Première raison : nous serions six à bord et nous savions d’expérience qu’un minimum d’espace est indispensable pour préserver l’harmonie familiale. Chacun devait pouvoir trouver son endroit à lui. Deuxième raison, nos recherches nous avaient permis de savoir qu’en grand voyage, on passe 80 % du temps au mouillage. Voire plus. Et dans les mouillages rouleurs, on est bien mieux à plat, plutôt que de jouer les bras de métronome, comme les monocoques que nous rencontrons et dont nous n’envions pas un instant les équipages. »
« Troisième raison, renchérit Juliette, la sécurité. Le concept Nautitech, avec ce carré extérieur entièrement protégé, est très rassurant. Il rend la chute à la mer d’un enfant -ou d’un adulte, d’ailleurs- pratiquement impossible. Et par gros temps ou grosse mer, se tenir à l’abri dans le carré tout en gardant la vue sur l’horizon à 360° est un avantage inestimable. Quatrième raison : avec tout le matériel que nous devions emporter, par exemple avec la nécessité de faire l’école « à la maison », il nous fallait un volume de stockage important, que seul le cata pouvait nous offrir. »
C’est Hubert qui s’est chargé de trouver le modèle adapté à leur projet. Il a écumé les forums, les sites internet, les magazines spécialisés, les salons nautiques. Avec une grille de sélection aussi rationnelle qu’inattaquable : le bateau devait être solide, bon marcheur, confortable, facile à manœuvrer, intelligemment aménagé, et jouir d’une bonne réputation. Et le tout pour un prix raisonnable qui éliminait d’emblée les unités de très haut de gamme.
Quand aux modèles de très grande série, outre que leur conception les destinait à la location ou au charter, Hubert ne s’y voyait pas. Il souhaitait éviter le statut de « client de plus », de numéro dans une liste. « Je voulais traiter avec un chantier à taille humaine. Je voulais une vraie relation personnelle. Et nous l’avons trouvée chez Nautitech. Ils ont été les seuls à nous parler structure et construction avant d’évoquer la couleur des boiseries ou la douceur des canapés. » Ainsi se sont-ils réjouis d’avoir rencontré un constructeur plutôt qu’un vendeur.
Un 46 Open
adapté pour une très grande
famille
Ils ont passé le 40 Open au crible, avant de réaliser que ce modèle serait sans doute trop juste pour eux. Ils prévoyaient d’embarquer des équipiers lors des traversées transocéaniques, essentiellement pour alléger la fatigue des quarts de nuit. Ils tenaient à accueillir leur famille aux escales et pour les trajets plus courts.
Or, leur cellule de base comptait déjà six équipiers, grands et petits.
Un an avant leur départ, ils ont loué un 46 Fly en Croatie.
Ils entendaient valider la taille du bateau et vérifier que ses volumes leur convenaient. Pour faire bonne mesure, ils ont accueilli la sœur de Juliette, son mari et leurs trois enfants.
Et constaté, ravis, que ce catamaran accueillait sans difficulté onze adultes et enfants à bord.
Ils ont finalement opté pour la version Open, qu’ils jugeaient plus adaptée à leur programme.
En revanche, ils n’ont pas pu cocher la case comportement dans la brise, l’Adriatique offrant surtout des calmes blancs, l’été.
Commandé au Salon de Cannes en septembre, Kumbaya devait leur être livré au début de l’été suivant. Mais le Covid s’est chargé de retarder la mise à l’eau jusqu’au Grand Pavois, fin septembre. Puis le chantier a exposé le bateau et l’a gardé un temps pour des essais clients. C’est ainsi que la famille a dormi pour la première fois à bord cinq jours seulement avant de partir autour du monde.
Le grand
départ
Hubert : « C’était ma première vraie navigation hauturière. Nous visions les Canaries, mais une dépression automnale nous a contraint à réviser nos plans. Les autorités espagnoles nous imposaient de nous tenir à cinquante milles des côtes pour éviter les attaques d’orques. Nous avons donc visé Lisbonne. Et tout s’est passé à merveille. »
Durant les premières quarante-huit heures, les enfants étaient comme anesthésiés, nauséeux, presque apathiques. Ils ont dormi tous ensemble dans la même cabine. Puis ils ont retrouvé toute leur énergie, merci. Il faut dire que leurs parents les avaient totalement associés au projet. Quand ils naviguaient l’été, filles et garçon savaient qu’il s’agissait de préparer le grand départ. Quand Hubert s’absentait pour suivre toutes les formations possibles, les enfants comprenaient que, lui aussi, il allait à l’école.
L’agent Nautitech de La Rochelle et du Marin, en Martinique, a préparé Kumbaya. « Ils nous ont donné de très bons conseils pour la personnalisation du bateau et l’adaptation à notre projet. Panneaux solaires, dessalinisateur, bannette supplémentaire, lave-linge à grande capacité, narguilé pour le carénage à flot, ils ont veillé à tout. »
Ce qui n’a pas empêché les surprises. Durant cette première étape, Kumbaya a subi une panne totale d’énergie. En dépit de ses 1200 ampères de panneaux solaires… au rendement trop faible dans la grisaille de novembre. Et, par ignorance de son équipage, qui a mal surveillé ses consommations. Ajoutez-y une petite erreur de paramétrage qu’un départ trop précipité n’avait pas permis d’identifier… et voilà ! Mais Juliette et Hubert ne se sont pas affolés : ils ont pris leur mouillage à Cascais à la voile. Comme des grands !
Précisons qu’ils communiquent très bien sur le pont grâce à leurs oreillettes Bluetooth. Ensuite, ils se sont débrouillés pour garder leur consommation sous contrôle jusqu’en Martinique, où l’agent Nautitech a corrigé l’erreur de paramétrage. Et leur a conseillé de s’équiper d’un petit générateur portable. Pour sécuriser complètement la suite du voyage. Parce que le Pacifique est immense et que deux précautions valent mieux qu’une.
Et les voilà qui évoquent les plus grands souvenirs de cette moitié de tour du monde. Le calme surnaturel qui a enveloppé Kumbaya, à peine mouillé dans l’embouchure du Maroni en Guyane, après le vacarme d’une traversée chahutée depuis le Cap Vert ;
L’émerveillement des enfants devant les singes hurleurs du fleuve guyanais, les otaries des Galapagos, les poules volantes des Marquises ; La traversée du Pacifique entre Galapagos et Marquises : 3 600 milles en dix-neuf jours, avec de longs moments sous spi « Parasailor » seul, trente-quatre changements de voile d’avant, mais aucune prise de ris ; Le grain à quarante nœuds entre Tahiti et Moorea qui les a forcés à réduire la grand-voile au troisième ris, pour la première fois du voyage. Les traversées hauturières qu’ils abordent avec une sérénité de vieux loups de mer… Comme aux Marquises où plutôt que de rallier comme prévu l’île qu’ils visaient à quarante milles de leur mouillage, ils ont mis le cap sur les Gambier… à mille milles de là !
Une deuxième moitié de tour du monde
Devant leurs étraves s’ouvre maintenant les horizons d’une deuxième moitié de tour du monde. Une autre partie d’échecs avec la météo commence.
Déjà, pour rejoindre la Nouvelle Zélande, ils guettent le moment propice : la saison des ouragans commence en novembre dans cette partie de l’hémisphère sud. Ensuite, quand le temps le voudra bien, leur longue route reprendra : ils feront cap sur l’Australie. Puis ils aborderont l’océan Indien et ses trésors par son antichambre, la Mer de Corail, où l’on accède par le Détroit de Torres.
Ce chenal quasi-mythique serpente entre Australie et Nouvelle Guinée. Là, leurs options peuvent nous donner le tournis : après Darwin au nord du pays des kangourous, s’autoriser un léger détour par l’Indonésie et Bali ou suivre la route la plus courte jusqu’aux Iles Cocos ? Viser les Chagos, les Seychelles et pourquoi pas Madagascar, ou l’île Maurice et la Réunion ? Bonne Espérance ou le canal de Suez ? Il ne leur reste qu’à choisir. Étonnez-vous qu’ils envisagent de consacrer une année de plus que prévu initialement à leur tour de la planète mer…
Même si Juliette et Hubert n’aiment pas trop qu’on les cite en exemple, le voyage de leur Nautitech 46 Open démontre chaque jour que partir en famille autour du monde n’est pas une lubie. La voie Kumbaya est peut-être moins simple qu’elle n’apparaît de l’extérieur. Elle donne très envie d’en faire autant.
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