L'autre vie de Court et Rafael
Vie un rêve, et d’un rêve une réalité
Depuis quatre ans, à bord de leur Nautitech 46 Fly, ces deux new-yorkais et leur fils de onze ans, découvrent la mer, le vent et les destinations qui font rêver
Un catamaran polyvalent, pour des escapades confortables et des navigations sportives
Ce bateau s’impose d’emblée comme la réponse à la première étape de leur quête, le résultat lumineux d’une équation complexe.
Changer de vie.
Tout quitter
Changer de vie. Tout quitter. Vendre la maison, acheter un bateau et partir à la poursuite du soleil. Qui n’en a rêvé ? Certains osent faire de leur « vie un rêve, et d’un rêve une réalité », comme l’enjoignait Antoine de Saint-Exupéry.
Court et Rafael ont osé. Ils ont suivi le commandement de Saint-Ex. Ces enseignants newyorkais ont quitté leur job, vendu leur maison, acheté un catamaran -un Nautitech 46 Fly qu’ils ont baptisé The Wind Expedition- et, avec leur fils, âgé de sept ans à l’époque, mis le cap sur leur rêve. « Nous en avions beaucoup parlé. Nous ne voulions pas nous enfermer dans un job, une ville, un rôle. »
Sans avoir jamais, ou presque, navigué auparavant, ils ont décidé de partir en bateau. Sans programme minuté, ils voulaient voir le monde, l’éveil de leur fils à la vie et le ciel étoilé. S’éloigner de la terre, des horaires et des lumières.
Canaries,
Méditerranées,
Caraïbes
Après quatre années à bord, un premier saut aux Canaries, un tour de Méditerranée, une traversée de l’Atlantique, des imprévus, une pandémie, les voilà aux îles Vierges américaines, amarrés à Charlotte Amalie.
Habituellement rangés le long des quais comme des taxis en attente, les grands paquebots ont déserté la capitale de Saint Thomas. La Covid a apporté son lot d’imprévus à un programme qui n’était pas prévu.
Les deux citadins ont découvert les servitudes, les contraintes et parfois les frustrations que génère la liberté en bateau. Ils se sont pliés à l’impératif absolu de servir ce maître en priorité, faute de quoi toute négligence se paye cash. Mais, à les écouter, ils ne regrettent pas un instant d’avoir décidé de vivre leur rêve et de rêver leur vie.
« Le plus beau, c’est cette liberté d’aller où bon nous semble quand bon nous semble. » L’espace et le temps sans limite à bord de leur capsule spatiale flottante, voilà ce qui les comble et surpasse de très loin les obligations et nécessités du bord.
1000
vies
Non pas qu’avant cette quête maritime, leur parcours fût particulièrement linéaire. Bien au contraire. Né au Brésil, Rafael avait onze ans lorsque sa famille s’est installée en Floride. A peine son diplôme universitaire en design et architecture en poche, il s’est engagé dans le Peace Corps, cette agence gouvernementale indépendante américaine, dédiée à la coopération et au développement. Par envie de voir le monde et désir d’être utile.
C’est ainsi qu’il a passé deux années aux îles Fidji dans un programme d’information et de lutte contre le sida. Rentré aux US, il s’est essayé durant deux ans à un job rangé, huit heures par jour. Mais il avait trop la bougeotte et s’est vite retrouvé steward à United Airlines. C’est là qu’il a rencontré Court. Ravi de parcourir le monde, mais peu comblé par un job dépourvu de vrai challenge intellectuel, Rafael a pris un nouveau virage.
Il s’est retrouvé enseignant puis directeur d’une école publique à East Harlem, un quartier populaire de New York. A l’époque il vivait en couple avec Court et tous deux avaient adopté Gabriel. Court, de son côté, est enfant de Charleston, la jolie capitale de la Caroline du Sud. C’est là qu’il a tiré ses premiers bords sur le voilier familial, un modeste Chrysler 26 de couleur rouge pompier.
Ce qui ne l’a guère enflammé.
Diplômé en chimie de l’université locale, il songe un moment à devenir médecin avant de partir sillonner l’Europe sac au dos durant sept mois.Au retour, il se morfond dans un job de comptable avant de foncer à Lake Tahoe en Californie pour se mettre au monitorat de snowboard. Mais à la fin de la saison, Court s’est aperçu qu’il voulait donner un autre sens à sa vie et lui aussi a rejoint le Peace Corps, qui l’envoie passer deux années dans un petit village du Burkina Faso.
A son retour, il saute d’un job à l’autre, de Caroline en Oregon, où il travaille dans une exploitation viticole. Mais chez lui aussi, le désir de voir le monde est le plus fort et il rejoint à son tour les rangs des stewards de United… où il rencontre Rafael. Tous deux constatent qu’ils recherchent une activité intellectuellement plus stimulante. Court suit alors une formation d’enseignant et se retrouve prof dans une école du Queens. La routine scolaire a tout pour bien les occuper, voire les combler…
Jusqu’à ce que nos deux enseignants réalisent qu’ils attendent autre chose de la vie, plus d’imprévu, plus d’aventure, plus de découvertes, plus de temps ensemble. Même si les vacances scolaires sont longues, elles ne suffisent pas. Et puis, ils veulent aussi offrir à leur fils une ouverture au monde.
Au hasard des rencontres et des conversations, le voyage en bateau devient une évidence : il leur paraît synthétiser toute leur quête et tous leurs désirs. Reste à faire de leur rêve une réalité. Court et Rafael ne sont pas du genre à perdre trop de temps.
Sauter
le pas
Les voilà au salon nautique de Miami. Pour eux, le catamaran s’impose comme une telle évidence qu’ils n’accordent pas même un regard aux monocoques. Est-ce l’influence de cet ami qui revient d’une longue croisière sur une unité à deux coques ? Est-la simple logique que leurs cerveaux d’ingénieur semblent sans cesse mettre en pratique ? Le fait est là. Ils veulent habiter la mer à plein temps et donc emporter leur maison, mieux leur vie sur l’eau.
Direction donc les pontons des multicoques. Hasard, destin, chance : le premier modèle qu’ils visitent, le Nautitech 46 Fly, les séduit instantanément. Ce bateau s’impose d’emblée comme la réponse à la première étape de leur quête, le résultat lumineux d’une équation complexe. Au point qu’ils jugent superflu de perdre leur temps à visiter quoi que ce soit d’autre !
C’est que les deux aventuriers perçoivent déjà ce que sera leur vie future. Pour remplir la caisse du bord, comme disaient les pionniers du vagabondage océanique, l’accueil d’hôtes payants constitue une solution rationnelle. En sus des quatre cabines du 46, de ses carrés intérieurs et extérieurs, le Fly bridge offre, une sorte de roof top permettant aux invités de choisir une vue sur mer surplombante, autant qu’un vaste espace supplémentaire propre à éviter toute promiscuité. Sans oublier la délimitation nette de l’espace barre-manœuvre, gage d’efficacité et de sécurité.
La suite ne se perd guère en long discours. Comme ils le disent si bien : « Donc, nous avons vendu notre maison newyorkaise, démissionné, acheté ce cata et sauté dans un avion pour l’Europe, puisque c’est là-bas que notre futur bateau était fabriqué. » Simple comme bonjour, en somme.
Le trio a soif
de découvertes
A La Rochelle, ils se familiarisent avec leur nouveau home, sweet home. Comme novembre est là, ils décident de mettre le cap sur les Canaries pour éviter les tempêtes d’hiver. C’est alors qu’ils deviennent marins.
Ils apprennent cette vie nouvelle, Court s’impose comme le chef du bord, on veut dire le cuisinier -il n’a cessé de se perfectionner- et Rafael comme le chef… mécanicien. « J’ai découvert, glisse ce dernier en souriant, que c’est un job sans fin. Il y a toujours quelque chose à contrôler, entretenir ou réparer. Mais c’est normal : c’est le prix de l’autonomie et de la responsabilité. » Et bien entendu, Gabriel profite de la présence à plein temps de deux excellents professeurs particuliers…
Le trio a soif de découvertes, il va être servi. En avril, ils décident de mettre le cap sur la Méditerranée. Ils ont juste négligé un détail : à cette époque de l’année, les vents dominants soufflent du nord-nord-est. Autant dire en plein dans le nez. Et généralement, ils ne sont guère débonnaires.
Court et Rafael se frottent au louvoyage contre la grosse mer et la forte brise. Ils s’aident du moteur, se retrouvent à court de carburant et décident de s’arrêter dans le port marocain d’El Jadida pour ravitailler. Mais le ponton fuel est inaccessible, ce qui leur permet d’expérimenter la joie des allers et retours interminables avec les jerrycans qui tirent sur les bras, comme le remplissage manuel des réservoirs.
La prochaine épreuve les inquiète : il leur faut passer Gibraltar et, avec ses courants, ses rafales et son trafic insensé, le Détroit a tout pour intimider les novices. Mais comme souvent, la mer les prend à contre-pied. Court : « Le temps était merveilleux, la mer plate, le courant favorable, la brise parfaite et les cargos très peu nombreux. Avec le courant, nous avancions à douze ou quinze nœuds. C’était une pure magie. Nous avons mis la musique à fond, nous glissions comme sur un lac entouré de montagnes. » Ces instants sans prix suffisent à leur démontrer une fois de plus qu’ils ont eu cent fois raisons de partir.
Ils font escale à Gibraltar puis entament un tour de Méditerranée qui les conduira d’Espagne en Italie, puis en Croatie, en Grèce, en Turquie avant un retour au Maroc. Amarrés à Tanger, ils décident d’aller « passer des vacances » en Egypte ! Cette ironie ne manquera pas de faire rêver ceux qui restent.
Toutefois, c’est une ironie d’un autre genre qui les rattrape. La pandémie cadenasse les frontières et confine les populations, touristes compris. L’équipage de The Wind Expedition se retrouve bloqué à Dahab, une station balnéaire moderne, au bord de la Mer Rouge, au nord de Charm El Cheikh. Ils y resteront… sept mois ! La routine des vols United Airlines comme des salles de classe newyorkaises ressemble à la vie sur une autre planète.
Déconfinement
Quand enfin ils retrouvent leur Nautitech 46, ils mettent aussitôt le cap sur les Canaries. A Las Palmas, les pontons bruissent des préparatifs de l’ARC. Sagement, Court et Rafael ne s’estiment pas assez expérimentés pour participer. Ils accueillent un ami et, depuis Tenerife, mettent le cap sur Antigua. Après une semaine délicieuse, le vent se met aux abonnés absents. Il leur faudra 24 longues journées, souvent sous gennaker seul, pour atteindre Saint John, la capitale, où ils préfèrent atterrir plutôt que dans le très select English Harbour. Quand la terre apparaît devant les étraves, « Oh my God ! », Court file réveiller l’équipage et tous contemplent les collines d’émeraude qui grandissent au-dessus de l’horizon. A Antigua, ni quarantaine ni test obligatoire, mais un hamburger impératif est au programme !
Puis ils mettent le cap sur les Iles Vierges Américaines. De là, ils prévoient d’entamer une série de sauts de puce jusqu’à la Grenade, au sud de l’arc antillais, où ils ont décidé d’attendre la fin de la saison des cyclones. Au printemps prochain, ce sera Porto Rico, Turks et Caïques, Cuba, les Bahamas… Ensuite peut-être, Panama et le Pacifique.
Peut-être, parce que ces hommes libres refusent de s’enfermer dans un programme trop contraignant. Comme ils l’avaient prévu, ils accueillent des hôtes payants – « des amis ou des amis d’amis » - six à huit semaines par an. Puisqu’ils passent 80 % de leur temps au mouillage et qu’ils ont adapté leur mode de vie à la modestie de leurs revenus, cela leur suffit bien pour vivre pleinement et couvrir les charges du bateau. Ils ne voient pas cette activité comme une contrainte, plutôt comme le nécessaire maintien d’une ouverture aux autres. Une ouverture qui enrichit encore leur liberté d’aller où bon leur semble quand bon leur semble.
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